Réinventer le Gabon : L'adoption d'une nouvelle constitution pour façonner l'avenir du pays
Depuis le "coup de la libération" du 30 août 2023, dirigé par le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA et soutenu par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), le Gabon traverse une période de transition qui répond aux défaillances de l'administration précédente, marquées par des conflits, des injustices sociales, et une corruption endémique. La refondation constitutionnelle est ainsi perçue comme un impératif de réparation et un engagement vers un système politico-institutionnel plus robuste et transparent.
L'élaboration de la nouvelle constitution a été remarquablement inclusive, engageant un large spectre de la société gabonaise à travers un Dialogue National Inclusif. Ce processus a capturé les aspirations de divers groupes sociaux, assurant que la nouvelle charte soit le reflet authentique des différentes voix et perspectives nationales. Cette méthode participative souligne l'engagement du Président de la République pour une gouvernance ouverte et impliquée.
La présentation du projet de constitution au gouvernement le 17 octobre 2024 et sa soumission au peuple gabonais par référendum le 16 novembre prochain sont des jalons significatifs. Ces étapes ne sont pas de simples formalités administratives, mais un appel pour chaque Gabonais à façonner activement l'avenir du Gabon. Le référendum à venir n'est pas seulement un vote sur un texte, mais un choix fondamental sur le type de nation que les Gabonais souhaitent bâtir pour l'avenir.
À cet instant critique, il est vital que tous les acteurs—gouvernants, citoyens, et observateurs internationaux—mesurent la portée de cet événement. C'est une opportunité pour le Gabon de redéfinir son identité et de solidifier un chemin vers plus de stabilité, de prospérité, et une démocratie véritablement inclusive et représentative.
La révision de la constitution gabonaise s'inscrit dans un processus remarquablement ouvert et participatif, illustrant un engagement ferme envers la démocratie active et la gouvernance transparente. Ce projet a débuté par un appel à la population, lancé par le Premier Ministre juste après le Coup de la Libération, pour redéfinir collectivement l'avenir du pays. Cette initiative a reçu un accueil enthousiaste, générant 38,140 propositions de citoyens sur des thèmes aussi variés que la gouvernance, l'économie et les enjeux sociaux.
Pour prolonger cet élan participatif, un Dialogue National Inclusif a été organisé, réunissant plus de 600 participants, y compris des membres de la diaspora, des leaders traditionnels, des jeunes, des acteurs politiques, et des représentants de la communauté pygmée, habituellement marginalisée du monde politique gabonais. Ce forum a permis d'assurer une représentation large et variée des opinions gabonaises. Au total, 34 catégories socio-professionnelles y ont pris part.
Les propositions du Dialogue National Inclusif ont été minutieusement analysées par un Comité Constitutionnel, qui a produit un avant-projet de constitution à partir de 2,114 recommandations. Ce travail de synthèse, réparti entre les commissions politique, économique, et sociale, a été essentiel pour refléter fidèlement les aspirations nationales.
L'avant-projet a ensuite été examiné par le Parlement, réuni en Congrès Constituant, où chaque représentant a eu l'opportunité de débattre et d'amender le document afin d'assurer que chaque article serve au mieux les intérêts nationaux tout en respectant la justice et l'équité. La dernière phase du processus a vu l'avant-projet révisé lors du séminaire CTRI-Gouvernement, avant d'être adopté en Conseil des ministres et finalement soumis à la Cour constitutionnelle. Cette étape finale a permis de s'assurer que les engagements pris envers le peuple au début de la transition étaient intégralement respectés dans le texte final.
Ainsi, la genèse du projet de constitution gabonaise ne montre pas seulement une volonté de réforme institutionnelle profonde, mais aussi un engagement vers une gouvernance plus inclusive, posant les jalons d'un avenir stable et prospère pour le Gabon.
La nouvelle constitution gabonaise représente un changement majeur, passant d'un régime semi-présidentiel, souvent marqué par des malversations et de la gabegie, à un régime présidentiel conçu pour améliorer la transparence et réduire la corruption. Cette évolution vers un système où le Président occupe un rôle central dans la gouvernance est cruciale pour renforcer la responsabilité et la légitimité du pouvoir exécutif.
Dans ce nouveau cadre, le rôle du Président est clairement défini afin de garantir une gestion efficace tout en préservant l'équilibre des pouvoirs. Selon l'Article 70, le Président de la République, en tant que chef de l'État, est chargé de l'application des lois et de la direction de la politique générale du pays. Il est également le garant de l'indépendance nationale et de l'intégrité territoriale, assurant ainsi la protection des intérêts du Gabon tant sur la scène nationale qu'internationale.
L'accroissement du rôle présidentiel, tel que défini dans la nouvelle constitution, vise à centraliser l'autorité pour une prise de décision plus cohérente et alignée avec les aspirations nationales, tout en mettant en place des mécanismes de contrôle rigoureux pour prévenir les abus. En lien avec cette nouvelle structure présidentielle, l'Article 42 établit des garde-fous démocratiques en stipulant que "Le Président de la République est élu pour un mandat de sept ans, renouvelable une seule fois." Cette limitation est conçue pour éviter la concentration du pouvoir et garantir un renouvellement régulier du leadership politique, ce qui est essentiel pour un régime présidentiel équilibré.
De plus, en ce qui concerne la protection et l'expansion des droits civiques, l'Article 94 renforce les droits fondamentaux en réaction aux défauts de l'ancien régime, garantissant "la liberté d'expression, le droit à un procès équitable" ainsi que l'accès élargi à des services sociaux essentiels tels que "l'éducation et la santé". Ces mesures visent à restaurer la confiance entre les citoyens et leur gouvernement.
L'inclusion, essentielle sous le nouveau régime présidentiel, est soulignée par l'Article 123, qui précise : "Le processus politique doit être inclusif, représentant toutes les couches de la société gabonaise, y compris les minorités et les communautés traditionnellement marginalisées." Cela assure que le nouveau système n'est pas seulement plus transparent, mais également représentatif de toute la diversité du Gabon.
Quant à l'autonomie du pouvoir législatif, elle est renforcée par l'Article 92 qui stipule : "Chaque chambre du Parlement jouit de l’autonomie administrative et financière." Cette indépendance est cruciale pour que le Parlement puisse efficacement jouer son rôle de contrepoids au pouvoir exécutif.
Cette transition du régime semi-présidentiel à un système présidentiel dans la nouvelle constitution représente une avancée décisive pour le Gabon, promettant une ère de gouvernance plus juste, transparente et démocratique, tout en minimisant les risques de corruption et en maximisant la participation citoyenne.
Le projet de constitution qui est proposé aujourd'hui au peuple gabonais, est une tentative ambitieuse de refondation institutionnelle et sociale, répondant aux exigences contemporaines de gouvernance tout en ancrant fermement les valeurs de justice, d'équité et de participation démocratique au cœur du système politique gabonais, ayant pour socle notre culture et nos traditions.
Le référendum imminent est un jalon décisif dans le processus de transition démocratique du Gabon, conçu pour maximiser l'accessibilité et la transparence. Pour cela, les bureaux de vote seront disposés stratégiquement sur l'ensemble du territoire, permettant à chaque citoyen en âge de voter de participer sans obstacle géographique. Des mesures strictes de sécurité seront mises en place pour garantir l'intégrité du scrutin, incluant la supervision par des observateurs locaux et internationaux afin de prévenir tout risque de fraude ou de manipulation.
Le référendum est une manifestation directe de la volonté populaire, et l'adoption de la nouvelle constitution par cette voie conférera une légitimité démocratique essentielle au document. C’est une opportunité pour les Gabonais de façonner activement le cadre gouvernemental et institutionnel de leur pays, d’approuver ou de rejeter les réformes proposées qui influenceront la gouvernance et la société pour les générations à venir.
Un programme exhaustif d'éducation civique a été lancé pour préparer le référendum, impliquant des campagnes d'information, des débats télévisés, des vidéos explicatives en ligne, et le projet de constitution est désormais disponible en téléchargement sur le site internet du gouvernement et les différentes plateformes du CTRI (application et site internet). L'objectif est d'assurer que chaque électeur comprenne les enjeux du référendum, les innovations de la constitution, et leur impact potentiel sur la vie quotidienne et l'avenir du pays.
Le référendum sur la nouvelle constitution ne se limite pas à un simple vote ; il représente un exercice de démocratie profonde qui façonnera l'avenir du Gabon. C’est pourquoi les autorités s'engagent à rendre ce processus aussi inclusif, équitable et transparent que possible, soulignant l'importance cruciale de chaque vote dans cette décision historique pour le Gabon.
L'adoption de la nouvelle constitution représente un pivot essentiel vers une stabilité politique renforcée au Gabon. Elle introduit un cadre de gouvernance clair, avec une séparation des pouvoirs bien définie et des mandats limités pour les postes clés, visant à prévenir les abus de pouvoir et la corruption. Ces limites promettent de revitaliser le paysage politique et d'encourager une alternance pacifique du pouvoir, cruciale pour une démocratie moderne.
La constitution renforce également l'indépendance judiciaire et le rôle du parlement, assurant un gouvernement équilibré et responsable. Ces mesures devraient favoriser une politique plus transparente et réactive, conforme aux attentes citoyennes et aux normes internationales.
Au-delà de la réorganisation du pouvoir, la constitution redéfinit le contrat social, en réaffirmant des droits fondamentaux et en introduisant des droits environnementaux, posant les bases d'une société plus juste et équitable. L'accent sur les droits sociaux et environnementaux répond aux défis actuels comme le changement climatique et les inégalités, promouvant un développement durable et inclusif.
La constitution encourage aussi une participation élargie dans la prise de décisions, rendant le gouvernement plus inclusif et représentatif, et incluant les minorités et les communautés marginalisées. Elle est perçue non seulement comme une réforme politique nécessaire mais aussi comme une étape cruciale visant à poser les fondements d'un Gabon renouvelé, où la gouvernance est transparente, la société est inclusive, et l'économie profite équitablement à tous pour notre essor vers la félicité.